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Posted on 12 mai 2009 in Vins suisses

Valais — Duo pour quatre Glorieuses

Valais — Duo pour quatre Glorieuses

Un duo à la gloire
des vins valaisans
Pour le grand public, il y a les «caves ouvertes» : 140 dans 30 villages, du Chablais à Viège, ce long week-end de l’Ascension (21, 22, 23 mai 2009). Et pour les pros, les quatre «Glorieuses». Portrait de deux pionniers valaisans de la dégustation.
Par Pierre Thomas

Les «quatre glorieuses»: c’est ainsi que se nomment, en référence à une manifestation légendaire de Gevrey-Chambertin, les matinées consacrées à la découverte des vins valaisans. Depuis bientôt dix ans, elles sont orchestrées, à l’Hôtel du Parc, à Martigny, par Nicolas Reuse et Christophe Roch, tous deux 38 ans. Le premier est agent d’assurances; le second, tenancier du Caveau de Chamoson. Mais quand ils ont lancé, il y a neuf ans, leur initiative, ils menaient ensemble le Petit Bourg, à Ardon: Nicolas était au service et Christophe en cuisine, qu’il a tenues aussi au Botza, à Vétroz, où ces deux contemporains se sont connus sur les bancs d’école.
Réservé aux pros

Même si leur parcours familial et professionnel a évolué, les duettistes ont gardé intacte leur passion pour les vins valaisans. Et ils continuent à la partager avec d’autres, chaque printemps. Ces matinées de dégustation — cette année, les quatre lundis du mois de mai — ne sont ouvertes, sur invitation, qu’aux professionnels de la gastronomie et de l’hôtellerie. «Avec Jean-Maurice Joris, d’Orsières, et Mauro Capelli, de Monthey, on avait constaté que nous faisions chaque printemps la tournée des caves. Et les vignerons nous disaient : tiens, tu passes ce matin, mais cet après-midi, il y a celui-ci, celui-là. Pourquoi ne pas réunir les restaurateurs et les vignerons-encaveurs dans un seul lieu ?»
Au Petit Bourg, il y eut, d’entrée, une quarantaine de vignerons qui jouèrent le jeu. A raison de onze par matinée, on en est, cette année, à 44 producteurs, dont un seul Vaudois (Raymond Paccot, de Féchy) et un seul Genevois (Louis Serex, de Satigny), qui proposent plus de 120 vins. «On avait limité à huit vins par encaveur, au début. Depuis cinq ans qu’on est à l’aise à l’Hôtel du Parc, à Martigny, chacun est libre de présenter les vins qu’il veut !»
Par contre, il a fallu contenir le public: même avec onze tables de dégustation, pas plus de cent personnes par matinée… «Chaque restaurant qui reçoit une invitation peut venir à quatre, pas plus. La première année, on a envoyé dix invitations à des collègues. Aujourd’hui, on en est à 400, de la région lémanique à… l’Alsace» (l’Auberge de l’Ill, mythique trois étoiles).
Sans aide ni récupération

Ce mini-salon professionnel est financé par les vignerons (chacun paie 100 francs) et, depuis deux ans, par les dégustateurs, à raison de 20 francs par séance (mais quatre pour le prix de trois !). Si, cette année, le Montreux-Palace, le 11 mai, a fait sa sortie annuelle «du concierge aux cuisiniers», un grand chef romand, il y a deux ans, a juré de ne plus revenir : pour lui et toute sa famille, il avait dû bourse délier… Nicolas Reuse et Christophe Roch en sourient encore : «Nous ne recevons aucune aide, aucune subvention. En dix ans, on a refusé toute récupération.»
Et pourtant, l’Interprofession de la vigne et du vin du Valais (IVV) était prête à les mandater pour assumer la suite des «galas des vins valaisans» à Genève ou Berne et VINEA aurait voulu reprendre le concept pour son édition de septembre, ouverte le lundi aux seuls restaurateurs, depuis deux ans. Jusqu’ici, le duo est resté inflexible. Il a su faire face, aussi, à la bouderie de certains vignerons. «D’autres sont persuadés qu’ils nous font une fleur en venant à Martigny», rigolent sous cape les organisateurs.
Têtes de séries et originaux

Placées au moment où les premiers vins blancs du dernier millésime sortent de cave, ces dégustations sont aussi un «baromètre de l’année» et permettent de réserver les vins rouges, prêts en septembre. Chacun fait son marché : tel sommelier remet sa carte de commande, un autre préfère réfléchir et reviendra le lundi suivant.
A chaque session, les organisateurs dosent les «têtes de séries», les vedettes du vignoble valaisan, et les producteurs émergents. Exemple, pour le dernier lundi, ce 25 mai 2009, avec Marie-Thérèse Chappaz, Maurice Zufferey, Gérald Besse et Daniel Magliocco, beau quatuor de fidèles de la première heure, Desfayes-Crettenand, Simon Favre-Berclaz et Michel Boven, trois domaines historiques du Vieux-Pays, et les originaux que sont Christophe Abbet, Meinrad Gaillard et Cédric Flaction. Dire que les autres lundis, le choix était du même tonneau, entre tradition et modernité: riche Valais vigneron!
Pour être informé des dégustations 2010:
les4glorieuses@romandie.com
Paru dans Hôtel Revue du 20 mai 2009.