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Posted on 11 octobre 2014 in Vins suisses

Adrian Mathier, Nouveau Salquenen (6)  Un patronyme incontournable

Adrian Mathier, Nouveau Salquenen (6)
Un patronyme incontournable

A Salgesch/Salquenen, on est déjà outre-Raspille, ce cours d’eau qui marque la frontière des langues, et donc dans le Haut-Valais. Les Mathier y sont incontournables.

Des Mathier, dans le vin, il y en a plusieurs. Aujourd’hui, le plus connu est sans doute Diego. A la tête d’Adrian Mathier – Nouveau Salquenen depuis 2001, il a été sacré deux fois «Vigneron de l’année» au Grand Prix du Vin Suisse, lors de la première édition, en 2007, puis en 2011. Seule la coopérative Provins-Valais a fait aussi bien, en 2008 et 2013.

Pionnier de l’AOC et des grands crus

Les deux entreprises ont en commun d’avoir été fondée en 1930. L’arrière grand-père de Diego, Ferdinand, contrôleur des vignes pour le Haut-Valais durant plusieurs décennies, lança sa cave avec ses frères. Auparavant, l’aîné avait volé de ses propres ailes, lèguant son nom à Albert Mathier & Fils, qui s’est signalée, ces dernières années, en réhabilitant les technique d’élevage des vins en amphores de terre cuite enterrée, comme en Géorgie. Quant à la raison sociale originelle, devenue Théophile Mathier, elle fut revendue à un autre Salquenard, Gregor Kuonen.

Petit-fils de Ferdinand, Adrian Mathier construit un nouveau bâtiment à son propre nom en 1956. Personnage influent du PDC valaisan, il a rénové la manière d’élaborer (et de vendre) du vin, et singulièrement du pinot noir, cépage emblématique de Salquenen. Dans les années 1970, sa commune fut la première à introduire des limites de rendement, préfigurant celles de l’appellation d’origine contrôlée AOC Valais de 1991, et à adopter un règlement de Grand Cru, qui a essaimé.

Dès 1972, la cave, propriétaire aujourd’hui d’une trentaine d’hectares dans tout le Valais, mais qui achète aussi de la vendange, s’était résolument tournée vers la vente en bouteilles. L’un de ses pinots, «L’Ambassadeur des Domaines», fut un des premiers à être élevé en barriques de chêne, dès 1988. «On a écouté ce que le consommateur voulait et on a suivi ses vœux», témoigne aujourd’hui Adrian Mathier.

Des «parrains» prestigieux

Ses trois fils ont tous suivi la filière des hautes études économiques de Saint-Gall. Etabli dans la région zurichoise, Pierre-Alain s’est formé chez Mondavi, en Californie. Depuis près de vingt ans, ce consultant en entreprises est aussi le président de Cave Amann, à Bischofzhel (TG), et possède le Domaine des Virets, à Saint-Léonard (VS). Ivo, qui fit ses premières armes chez Antinori, en Toscane, est à la tête de la cave Fin Bec, à Pont-de-la-Morge. Quant à Diego, avant d’être couronné deux fois roi du vin suisse, il s’en est allé à la Romanée-Conti voir de près comment les Bourguignons domptent ce pinot noir, réputé le plus fin des cépages rouges.

Ombre au tableau, la famille Mathier a été éclaboussée, ces derniers mois, par des accusations portées par un ex-partenaire viticole, lors de deux émissions de télévision, romande et alémanique. Sur son site Internet, la maison produit les pièces qui la disculpent.

Sur Internet : www.mathier.com

©thomasvino.ch