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Posted on 11 août 2014 in Actus - News

Grand Prix du Vin Suisse 2014  Valaisans très bien placés

Grand Prix du Vin Suisse 2014
Valaisans très bien placés

Le Grand Prix du Vin Suisse 2014, huitième édition de la formule actuelle, a livré son verdict : 2800 vins (3000 en 2013) de 520 producteurs (600 en 2013) dégustés à fin juin. 30% de médailles dont 10% de médailles d’or, que les producteurs reçoivent ces jours, dont 133 pour des vins valaisans, 71 pour les vaudois, 20 pour les Tessinois, 15 pour les Genevois, etc. Et, jusqu’au 21 octobre, à Berne, pas de sommet de la hiérarchie dévoilée. On ne connaît que les 6 meilleurs des 12 catégories en lice.

Le classement sera divulgué officiellement au Gala du vin suisse, mais il est coulé dans le bronze depuis fin juin : les plus hauts pointages figurent parmi les «nominés», évidemment pas donnés dans l’ordre par les organisateurs, VINEA et Vinum. On y trouve les 12 champions par catégorie, leurs deux suivants, et, tenu secret, celui qui emportera le titre de «cave de l’année», qui supplante celui de «vigneron de l’année», alors que le sortant, Provins-Valais avait mis en avant le titre de «team de l’année».

Le vin vaudois n’existe pas!

Comme pour les médailles d’or, le nombre des nominés se répartit selon la surface viticole. Certes, le Valais n’est pas deux fois plus vaste que le vignoble vaudois, mais il y a 32 nominés valaisans pour 16 vaudois, encore que, conformément à la législation, le vin vaudois n’existe (quasiment) plus, sauf sous des AOC régionales, alors que Valais, Genève et Neuchâtel, pour ne citer que ceux-ci connaissent une obligation de mention de l’AOC cantonale. Démonstration avec la catégorie chasselas : que des 2013, deux Chablais, Les Délices, Grand Cru, Aigle, Obrist, et la Réserve de la Commune d’Aigle, un Lavaux, le Calamin Grand Cru l’Arpège du Domaine Blondel, à Cully, le champion absolu de la Sélection vaudoise 2014, et un La Côte, Domaine Le Petit Cottens, vice-champion du monde du Mondial du Chasselas 2014, un Genevois, la Réserve du Domaine des Molards, à Russin, et un fendant, un seul, Les Mazots, fendant de Sion, de Maurice Gay SA à Chamoson.

En riesling-sylvaner (un seul des six prend l’appellation officielle de Müller-Thurgau), trois vins des Grisons, deux domaines Lampert à Maienfeld, et de Von Salis, un schaffhousois, un zurichois et un vin de la région du lac de Thoune, seul bernois parmi les finalistes.

Joli panachage aussi en autres cépages blancs, avec un Heida d’Albert Mathier, à Sierre, un Johannisberg, de la Cave Ardévaz, à Saint-Pierre-de-Clages, deux vaudois, un du Chablais, le pinot gris Les Solistes, des artisans vignerons d’Ollon, et un de La Côte, le gewurztraminer (seul 2012 de la série) des Rossillonnes, à Vinzel, et deux zurichois, un Pancraz, de la Cave de la ville de Zurich (Mövenpick), un sauvignon blanc sous l’appellation de vin de pays, et un Raüschling zurichois, Seehalden, de la famille Schwarzenbach, à Meilen.

En assemblages blancs, quatre valaisans, dont deux de Charles Bonvin, le Château Conthey 2013 et la Cuvée 1858 blanche 2012, la Cuvée Madame Rosmarie Mathier 2013, de Diego Mathier, à Salquenen, et le Chevalier blanc 2012, des Vins des Chevaliers, à Salquenen également, le Grand’Cour blanc 2013, de Pellegrin, à Satigny (GE), et le Mosaico 2012 San Zeno, de Tamborini, à Lamone (TI).

On retrouve un panachage helvétique avec les rosés et blancs de noirs, avec le Pinot noir 2013 de Stefan Gysel, à Hallau (SH), l’œil-de-perdrix 2013 de Dimitri Engel à Saint-Blaise (NE), le Walli Bianco 2013, de la Commune de Wallisellen (ZH), la dôle blanche Perles du Valais de Robert Gilliard, à Sion, et deux vins vaudois, le Frimeur, blanc de noir, Aigle Grand Cru, d’Arc-en-Vins SA, à Puidoux, et l’œil-de-perdrix du Domaine Croix-Duplex, à Grandvaux, qui vient de l’AOC Bonvillars.

Panachage en pinot noir, avec deux neuchâtelois, le Pur-Sang 2011 des Caves de Chambleau, à Colombier, et le Haute-Couture 2010, du Domaine de Montmollin, à Auvernier, et le Pinot Rhein 2011, produit par un quarteron de vignerons grisons, à Maienfeld, face à trois 2013, un vin argovien, de Meinrad Keller, à Dottingen, et deux valaisans, le pinot noir de Salquenen de Fernand Cina et le Grand Cru de la… Petite Vertu, à Chamoson.

En gamay, hégémonie valaisanne sauf un vin, la Cuvée Origine, de la Cave du Château de Valeyres (sous-Rances, VD), et donc le Méphisto de Diego Mathier, le Saint-Georges de la cave homonyme, à Sierre, le Vespae, gamay de Bovernier, de Jean-René Germanier, le «to dies for» de Vin-d’œuvre à Leuk, tous des 2013, et puis la Cuvée spéciale 2012 de Chevalier Bayard, à Varen.

Domination encore plus forte dans les autres cépages rouges, sauf qu’un septième (ex æquo), vaudois, s’est ajouté aux autres : le gamaret barrique 2011, du Château Rochefort, de la Ville de Lausanne, à Allaman. Les six valaisans sont de millésimes variés : le Cornalin Combe d’Enfer, de la Cave des Amandiers, d’Alexandre Delétraz, 2011, trois 2012, l’humagne rouge de Gilbert Devayes à Leytron, le cornalin de Sion, de la Cave Sainte-Anne, à Sion, et le Diolinoir Domaine Evêché, de Provins-Valais, et deux 2013, un gamaret de Vétroz, de la Cave des deux Rives, à Nendaz, et une syrah de la Cave du Rhodan, Olivier Mounir, à Salquenen.

Forte délégation valaisanne en merlot, avec les 2012, Nadia Mathier, de Diego Mathier, à Salquenen, celui de la Cave des Amis, à Fully, et Les Serpentines de Gérald Besse, à Martigny-Croix, le 2013 L’Orpailleur, de Frédéric Dumoulin, à Uvrier, face à deux tessinois de 2011, le Lénéo Riserva, des Fratelli Corti, à Balerna, et le «‘na tronada», Riserva de l’oenothèque delle Salute, à Massagno.

S’ils paraissent dominés en merlot, les tessinois placent deux assemblages rouges dans cette catégorie, le Collina d’Oro, Agra 2012, de la Fattoria Moncucchetto, à Lugano, et le Melodia 2012 de Terreni alla Maggia, à Ascona, face à deux vaudois, le Puissance Cinq 2012, du Domaine La Combaz, à Ollon et le Cardona 2012 de Jean-François Neyroud-Fonjallaz, à Chardonne, et, pour compléter, deux Genevois, l’un d’emprunt, Alexandre Delétraz, «rookie» de l’année 2013, Cave des Amandiers, à Saillon, avec son Amandier rouge 2011 et l’Evolution 2011 de l’enfant terrible de la viticulture suisse, Willy Cretegny, du Domaine de La Devinière à Satigny (GE).

Les Valaisans sont au complet, moins un seul vin, le riesling 2013 d’Erich Meier, réputé d’ordinaire pour ses pinots noirs, à Uetikon am See (ZH), dans la catégorie des vins avec sucre résiduel, avec pas moins de trois amignes, Grand Cru de Vétroz 2013, des Celliers de Vétroz, Nobles Cépages 2013, de Charles Bonvin, à Sion, et la flétrie sur souches 2010 d’André Fontannaz, à Vétroz, ainsi que le viognier de Corin 2013, de la Cave Bretton, à Corin-de-la-Crête (VS), et, enfin, le «doyen» des vins nominés, Grains Nobles Confidentiel 2005, des Domaines Rouvinez, à Sierre.

Panachage intéressant, enfin, dans les mousseux, avec six romands, cinq d’élaborateurs et donc de style différents : Auguste Chevalley et Bertrand de Mestral, tous deux des Caves Cidis, à Tolochenaz (VD), qui pratiquent la cuve close, le brut non millésimé de Jacques Germanier, à Conthey, sans doute le plus grand élaborateur valaisan, la cuvée Louis Edouard Mauler 2010, de la maison Mauler, le plus élaborateur neuchâtelois, le mousseux bio de Begnins 2013, du Domaine La Capitaine, à Begnins — Reynald Parmelin devrait remporter une fois de plus le prix bio de l’année ! —, élaboré par Xavier Chevallay, à Cartigny (GE), qui se partage le marché romand de l’élaboration et du dégorgeage des méthodes traditionnelles, avec Daniel Marendaz, à Mathod (VD), dont le Brut Impérial (non millésimé) figure parmi les finalistes.

Malgré la domination valaisanne, ce tour de Suisse paraît très ouvert. Les Valaisans Charles Bonvin, Diego Mathier (double vainqueur déjà), et Alexandre Delétraz paraissent fort bien placés pour le titre national. On verra si c’est comme à la Coupe du Monde de football: à chaque édition, d’autres équipes se mettent en évidence, mais au final, c’est toujours l’Allemagne (le Valais!) qui gagne! Résultat des courses de fin juin, le 21 octobre 2014, à Berne.

Près de quatre mois, c’est le chemin le plus court entre Sierre et la capitale fédérale, avec ou sans le Lötschberg!

©thomasvino.ch