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Posted on 21 novembre 2013 in Vins suisses

Lauriers de Platine Terravin 2013  Un Féchy devant trois Lavaux

Lauriers de Platine Terravin 2013
Un Féchy devant trois Lavaux

Quand le monde entier célèbre la sortie du «Beaujolais nouveau», le 3ème jeudi de novembre, les Vaudois font désigner par un jury semi-populaire le meilleur chasselas 2012 issu du label Terravin. Ainsi fut-il fait le 21 novembre 2013 à Crissier, avec pour parrain Benoît Violier, confirmé le jour même triple étoilé Michelin.

Par Pierre Thomas

Les Lauriers de Platine, c’est un peu comme si les Masters de tennis s’arrêtaient au stade des demi-finales, avec Wawrinka, Federer, Nadal et Ddjokovic dans le dernier carré, mais sans duel final.

Or donc, sur 180 chasselas méritant le label Terravin tout au long de l’année, les dégustateurs du label en «mettent de côté» une petite quarantaine jugés «remarquables», au fil des séances. Une commission regoûte ces vins en fin de saison et en sélectionne 16. C’est ces 16 finalistes qui sont livrés aux papilles plus ou moins sagaces de dégustateurs venus de toute la Suisse, un petit matin neigeux de novembre…

Le quatuor final réunissait un Epesses de la Commune de Bourg-en-Lavaux, cuve no 117, un Féchy, Délices des Pierrots, de Pierre-Louis Molliex & Fils, cuve no 9, un Epesses Grand Cru, cuve no 13, de la Bourgeoisie de Fribourg et Les Blassinges, le Saint-Saphorin de Pierre-Luc Leyvraz, cuve no 4.

Au final, avec une note moyenne très serrée, le Féchy s’est imposé (avec 2,30 points de moyenne), devant Les Blassinges (2,37 points), puis les deux Epesses, celui de la Bourgeoisie de Fribourg (2,57 points) et celui de la Bourg-en-Lavaux (2,77 points).

Une finale bloquée en demi !

Dans le droit fil du parcours précédent, avec deux vins par série qualifiés pour l’étape suivante, on ne saura jamais comment le vaste jury d’une trentaine de dégustateurs aurait tranché entre deux chasselas très différents, le Féchy, au nez légérement anisé, à l’attaque souple, avec du gras, une bonne longueur, charmeur, et Les Blassinges, au nez presque toasté, très puissant et long en bouche, avec une indéniable minéralité, et un beau potentiel.

plat_finale

Ces quatre vins, je les avais placés, dans les premières séries, pour le Bourg-en-Lavaux, 1er de la série 2, puis 1er de sa demi-finale ; pour la Bourgeoisie de Fribourg, 1er de la série 1, puis 4ème de sa demi-finale ; pour le Féchy, 2ème de la série 3, puis 2ème de sa demi-finale ; et pour Les Blassinges, 2ème de la série 2, puis 1er de sa demi-finale, soit, dignes d’aller jusqu’au bout (avec un faux-pas pour l’Epesses «fribourgeois»). Et, en finale, j’ai classé Les Blassinges deuxième, derrière l’Epesses de la Bourgeoisie de Fribourg, mais devant le Féchy. Sans savoir lequel, du Féchy ou des Blassinges, j’aurais préféré, devant un choix aussi cornélien d’un duel final…

Chasselas : l’hommage du chef

Pour la bonne bouche, on retiendra du repas de Benoît Violier et de sa brigade, une «sole de La Rochelle, sauce au chasselas», mélange parfaitement réussi d’un poisson des Charentes — patrie d’origine du chef — et d’un vin vaudois, un Yvorne, fortement réduit dans un bouillon de carcasse et d’échalotes, allongé au chasselas en fin de cuisson. Une touche de poireaux bien vaudois (mais pas en papet…) et un chutney de chasselas bien sûr, fait avec les pépins de raisin, retirés au «trombone», un à un, de chaque baie, elles-mêmes servies en apprêt dans le plat. Il fallait faire le pèlerinage de Crissier pour prendre la dimension d’un chasselas devenu vin de cuisine idéal !

Juste avant un mouflon d’anthologie (photo) : ce gibier sauvage avait été tiré du côté de Gap, dans les Hautes-Alpes françaises, par ce fin Nemrod qu’est Benoît Violier. Du grand art, c’est sûr. Et, surtout, du plaisir!

plat_mouflon

©thomasvino.ch