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Posted on 16 juin 2016 in Vins suisses

La cave de Genève refait ses gammes

La cave de Genève refait ses gammes

La Cave de Genève, qui pèse 30% du vignoble, a entamé une profonde mutation et revu toutes ses gammes.

Par Pierre Thomas

Un des six membres de son conseil d’administration, Lisa Parenti, est à la tête d’un studio de «branding» à Carouge. C’est elle qui est à l’origine de la redéfinition des gammes de vins, considérées comme des «marques» dans l’assortiment de la cave. Ainsi, après une ligne nommée Trésor, pour des cépages liés aux meilleurs terroirs, a suivi Clémence, pour les vins élevés en fûts (quelque 600 barriques de chêne français), puis, dernière arrivée, Belles Filles, en entrée de gamme (40% des ventes). Chaque «marque» dispose de son propre «look» reconnaissable (forme de la bouteille, étiquette).

Genève, 05.03.2014, portrait de Martin Wiederkehr, directeur des Caves de Genève.

Martin Wiederkehr, directeur des Caves de Genève.

Des cépages plutôt que des parcelles

Présente dans les trois régions de production du vignoble genevois, la Cave de Genève met en avant, sur les 360 ha cultivés par quelque 65 fournisseurs de vendange, ses vingt cépages plutôt que le parcellaire. Les principaux se retrouvent à tous les étages, mais dans des versions différentes. Ainsi, pas de chasselas en Clémence (fût de chêne oblige), mais un chardonnay, qu’on retrouve en version non barriquée en Belles Filles. Le sauvignon a droit à la ligne Trésor, en blanc et en gris, mais pas à Clémence, qui se «contente» d’un viognier délicatement élevé en barriques. Le gamay figure en Belles Filles et, en vieilles vignes, en Trésor, tandis que le gamaret est assemblé dans ces deux lignes, avec du garanoir ou avec de la syrah, et figure pur, sous le nom Cœur de Clémence, tiré à 90’000 bouteilles (pour 20’000 de merlot ou de cabernet franc).

A chaque gamme correspondant aussi une fourchette de prix et une «cible» : gastronomie pour Clémence (17% des mises en bouteilles), logée dans une bouteille bourguignonne dessinée pour la Cave, et pour Trésor (13%), et la clientèle privée d’abord, pour Belles-Filles (25%). S’y ajoutent les mousseux de la gamme Baccarat (25%), dont un blanc de blanc en cuve close.

Le Japon en point de mire

Les quelque 2,4 millions de litres produits annuellement se répartissent en un quart de vrac, un quart en vente directe, y compris chez une quarantaine de vignerons qui vendent ces vins, un quart en «horeca» et le dernier quart en grande distribution, précise Didier Fischer, président du conseil d’administration. Quant au Zurichois Martin Wiederkehr, directeur depuis 2009, il se félicite de la croissance en Suisse alémanique, à hauteur de 10% des ventes (un chiffre doublé en cinq ans). La Cave a surtout réussit à maintenir un lien fort avec Genève, qui représente la moitié de ses ventes. L’export, avec 3 à 4%, se situe au double de la «moyenne suisse», et est en croissance, en Allemagne et en Asie, notamment au Japon. L’entreprise ne publie pas de chiffres, mais verse un dividende à ses actionnaires, depuis trois ans.

Les cépages encavés

Sur 360 ha, 200 ha de rouge et 160 de blanc: gamay, 95 ha, chasselas, 75 ha, chardonnay, 40 ha, gamaret, 30 ha, pinot noir, 30 ha, merlot 15 ha, pinot blanc, 10 ha et des spécialités blanches sur 35 ha et rouges, 30 ha.

©thomasvino.ch