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Posted on 14 mai 2014 in Actus - News

Vins valaisans  Pas d’édulcoration au «moût concentré rectifié» en 2014

Vins valaisans
Pas d’édulcoration au «moût concentré rectifié» en 2014

La nouvelle «ordonnance fédérale sur les boissons alcooliques», qui reprend les principes du droit européen, est entrée en vigueur le 1er janvier 2014. Elle va obliger les cantons, qui ont le pouvoir de règlementer les AOC, à se pencher sur la question de l’enrichissement en sucre (chaptalisation), reconnu par le droit suisse, et sur l’édulcoration par ajoute de moût concentré rectifié (MCR), interdit jusqu’ici par le droit suisse. Pour le millésime 2014, l’Interprofession de la vigne et du vin du Valais (IVV) renonce à cette possibilité d’édulcoration.

Par Pierre Thomas

Le Conseil d’Etat valaisan devra se prononcer, mais si les milieux concernés renoncent, on voit mal le Gouvernement ne pas suivre l’Interprofession… Par contre, la possibilité de «chaptaliser» demeure, comme par le passé, à hauteur de 2,5 % volume d’alcool final.

D’ici fin 2015, ce maximum d’enrichissement (le mot exact pour chaptalisation) sera plafonné pour des vins à 12%, pour les blancs, respectivement 12,5% pour les rosés et les rouges. Les cantons, pour leurs AOC, pourront être plus larges : actuellement, il n’y a pas de plafonnement. Cela veut dire que la chaptalisation n’est pas seulement un correctif pour les petites années — quand le raisin n’atteint pas naturellement un degré de sucre suffisant —, mais aussi une forme d’«enrichissement» de breuvages déjà suffisamment hauts en alcool, mais qu’on veut néanmoins «renforcer» en richesse. L’édulcoration par ajout de MCR (après fermentations) poursuit le même but, pour en «arrondir» le goût. L’Union Européenne la tolère, sauf si des règlements de DOP ou d’IGP l’excluent, comme toujours dans ces dossiers vitivinicoles. Très souvent, les décrets d’appellations sont beaucoup plus contraignants que le cadre légal général!

Attendre Viti Horizon 2020

L’IVV a lancé un chantier nommé Vitis Horizon 2020, dont les premiers travaux ont été confiés à Yvan Aymon. L’IVV demande donc au Conseil d’Etat «que les modifications législatives de la pratique actuelle soient pensées de manière globale et cohérente». Cela s’applique aussi à la volonté exprimée par le Grand Conseil valaisan de protéger la petite arvine en excluant tout coupage. L’IVV a entamé une réflexion sur ce sujet. La définition du coupage, pour la petite arvine, mais aussi pour d’autres cépages, comme le cornalin et l’humagne, notamment, pourrait évoluer en fonction des catégories de qualités de vins dans une nouvelle «pyramide» des vins, un mot-clé dans toutes les appellations d’origine contrôlées ou protégées (selon la nouvelle terminologie européenne), comme par exemple dans le Chianti.

Bref, c’est en 2015 que devrait se jouer l’avenir de la qualité des vins du Valais, à tous les étages.

©thomasvino.ch